
Panser la plaie dans sa continuité

Circulation de l'air au R+1
Ce projet correspond au projet d’architecture du second semestre de ma cinquième année du cursus architecture ingénierie, et a été mené seul.
La gare de Metz se place au centre de Metz. Bien que le site soit une interface multimodale, sa position souffre d’un engorgement par ses axes de mobilités. Les couloirs souterrains actuels ne supportent plus les flux de visiteurs et de voyageurs. Avec l’émergence du nouveau quartier amphithéâtre, un nouveau dynamisme s’instaure. Pourtant les quartiers au Nord n’en profitent pas. La gare, les rails ferroviaires, et les long bâtiments barrières comme le Palais des Congrès et la gare créent une plaie béante au sein de la ville.

Enclavement du quartier

Réduction des brèches et des barrières pour un enjeu paysager
Pour cela, je viens réduire l’emprise de la plaie béante, en retirant des lignes ferroviaires de part et d’autre. Deux grandes continuités vertes prennent place, et permettent d’instaurer de la biodiversité en profondeur, venant relier les trames vertes et bleues de Metz, tout en laissant respirer les bâtiments comme pour la façade arrière de la gare.
La continuité, une accroche paysagère

Interventions dans la continuité
Cette grande étendue est pensée comme une continuité paysagère venant chercher des éléments repères appartenant à la mémoire collective des habitants de Metz : les fortifications, centre de réinsertion social, friches, parcs, entrepôts ferroviaires désaffectées.
Notre site, la dalle de stationnement à l’arrière de la gare, est alors un élément clé de cette continuité. Elle permet de panser cette plaie en venant joindre les deux continuités, selon deux axes majeurs transversaux se croisant en cœur de dalle laisser place à un généreux espace public. En parallèle des continuités, en négatif de l’emprise des bâtiments, des couloirs d’airs sont disposés pour apporter fraîcheur, et conserver une orientation des bâtiments Nord Sud bénéfiques pour les logements. Selon la trame existante des files porteuses tous les 12m, les bâtiments viennent se placer. Ils s’alignent avec les hauteurs des toitures existantes pour conserver l’élément signal de la tour de la gare.

Plan Rez de dalle
Pour le programme il s’agit de la « gare voyageur » déplacée, une médiathèque, des logements, des bureaux, un centre d’hébergement d’urgence en lien avec la gare, et des ateliers pédagogiques autour du réemploi. L’ensemble des programmes s’articulent autour de l’espace public pour générer les rencontres et l’effervescence sociale entre voyageur, habitant, travailleur et visiteur. Les deux continuités libèrent les flux engorgés, et donnent lieu à des accès simplifiées : en pente douce, ou en reprenant les escaliers existants du premier quai.
Suturer : la gare et la médiathèque
La gare voyageur actuelle voit sa position longitudinale renversée, dans l’axe de la tour signal. Elle s’ancre dans le hall de la gare. Puis se brise pour regarder vers le nouveau quartier amphithéâtre avec le centre Pompidou.

Coupe transversale gare
La structure en bois est reprise de ce dernier avec une résille amenant une lumière zénithale en complément des vues dégagées sur les rails, et le paysage messin. Au verso de la gare, en lien avec l’espace public de la dalle, des espaces de restaurations sont disposés comme des foods trucks ou des restaurants.

Coupe de la gare nouvelle

Perspective intérieure de la gare
En libérant les espaces voyageurs de la gare, je souhaitais offrir une position stratégique à un programme culturel permettant de rassembler les populations vieillissantes du Nord et jeunes du Sud. En venant reprendre la façade emblématique de la gare, la médiathèque devient la réunion entre les deux quartiers.
Le programme prend place dans des volumes généreux, où l’existant est purgé et épurer pour souligner les ornementations actuellement non mises en valeur. Notamment en ouvrant au public les salons de l’empereur, résoudre l’encombrement des toits par les CTA, augmenter le travail de lumière naturelle par des patios et des atriums.

Coupes schématiques de la médiathèque
Le plan intérieur est très aéré avec le minimum de parois neuves dans le but respecter au mieux l’existant. L’intervention sur l’existant est très légère pour créer le fnac librairie déplacé et une cafétaria littéraire aux abords du programme créent la transition avec la « gare voyageur » et les accès souterrains
Un tissu poreux : mixité programmatique autour des communs
Sur la dalle, les couloirs d’airs encouragent l’établissement d’un tissu bâti poreux autour des communs. Les bâtis s’orientent selon l’axe Nord-Sud pour profiter de vues sur les toits de la gare, et les grandes continuités. Les bâtis s’élèvent en R+4 dans le but de conserver une échelle humaine. Les RDC sous une hauteur de 3m50 abritent les ateliers pédagogiques, les bureaux, les espaces d’accueil ou de restauration. Les ateliers pédagogiques sont axés sur le réemploi dans le but d’une démarche environnementale sensibilisant la population à la valorisation des déchets. Ils sont directement rattachés au ferroviaire par la possibilité d’import et d’export de conteneurs, mis en scène depuis la pente paysagère.

Coupe longitudinale du tissu poreux
Des projets concrets sont prévus au sein de ces ateliers comme la construction d’un pavillon d’expression et des jeux en réemploi sur le grand espace public, ainsi que la participation à la construction du site notamment par des volets en réemploi lasurés en verts reprenant l’aspect des tuiles vernissées de la gare.


Plan détail logement
La trame de 12m supporte une ossature bois légère, avec une disposition modulable des locaux. Selon la configuration, cela peut être des ateliers, des logements, des bureaux, ou des logements d’urgence. Une bande technique sanitaire se place toujours au centre. Avec pour les logements, notamment ceux d’urgence, la possibilité d’une chambre vacante modulable pouvant être donné à un logement ou à un autre pour l’agrandir. L’ensemble donne sur des coursives avec des espaces distributifs verticaux favorisant les espaces communs.
Les respirations entre les bâtis favorisent l’introduction d’espaces semi-privés actifs notamment avec l’extension des espaces intérieures vers l’extérieur pour les ateliers et bureaux ; ainsi que les potagers surplombant la ville. Cette ambiance participe à la sensation d’évasion que pourront avoir les habitants, travailleurs et visiteurs.

