Archifolies - Pavillon du triathlon JO2024
À l’occasion des jeux olympiques 2024, j’ai eu la chance de pouvoir travailler sur le pavillon destiné à la fédération française du triathlon placé au parc de la Villette. Ce projet a avant tout été social et relationnel, avec une mise en commun des enseignements entre chacun des corps de la construction. Elle a été réalisée par les Compagnons du Devoir du Grand-Est, l’INSA Strasbourg et l’ENSA Strasbourg.
Délivré comme un projet étudiant, au service d’une pédagogie en apprenant par le faire, j’ai eu la chance d’avoir pu m’occuper de l’exécution et de la construction du pavillon.
Composé d’une charpente bois, surmonté d’une couverture en zinc, le travail avec les compagnons du devoir a été plus que précieuse. Réalisé sur site en 10 jours, il a fallu préfabriquer les éléments, et prévoir au mieux le montage. Conçu pour être une structure démontable, nous nous sommes également intéressés à sa seconde vie au Parc des Romains à Strasbourg.
Conception
La conception du projet tire son inspiration d’une exploration autour de la forme triangulaire, rappelant les trois sports du triathlon. Elle se décline dans l’ensemble du projet spatial : toiture, sol, mobilier, charpente… D’une toiture plane carré, nous aboutissons à un découpage triangulaire tridimensionnel. Par ses angles différents, elle donne des allures et des perspectives changeantes.
Nous avons souhaité que le pavillon permette une déambulation fluide et ouverte sur l’allée. En positionnant d’un seul geste, un meuble central, nous définissons avec subtilité l’arrière du pavillon, plus technique.
En laissant apparaître, la charpente apparente, nous créons un jeu de relief au plafond. L’ensemble des espaces couverts sont en bois des Vosges, espèces locales renforçant le savoir-faire traditionnel de la région. Au sol et au plafond, nous renforçons l’identité spatiale en orientant les lames de bois en motifs triangulaires.
Nous accentuons la légèreté de la charpente par un moisage des éléments structurels, tenus entre chaque par un boulonnage discret. Nous réalisons le revêtement de la toiture en zinc dans une teinte claire, pour ne pas alourdir son élancement. Il vient créer un jeu de reflet, notamment lors d’intempéries.
Pour faciliter le démontage et la seconde vie du pavillon, chaque assemblage est vissé, mettant ainsi de côté l’utilisation de colle non pérenne.
Réalisation
La réalisation du pavillon s’est déroulée en deux parties : la préfabrication de mars à avril ; le montage au parc de La Villette en mai en 10 jours.
La préfabrication s’est déroulée dans les ateliers des Compagnons du Devoir à Strasbourg. Il s’agissait de réaliser les planchers et les sous-faces de toiture. Guidé par les charpentiers, ce temps a été précieux pour nous, architectes. Il nous a permis de manipuler des basiques de la mise en œuvre du bois.
Les planchers et les sous-faces de toiture ont été dimensionnés pour pouvoir être chargés dans un camion. Cela a conditionné la division des planchers en sous-motif carré de 3mx3m. De l’autre côté, la charpente en bois a été découpée en usine, puis chargée dans un camion également.
Pour le montage, nous avons divisé l’équipe en deux : 10 étudiants sur 6 jours et 10 autres sur 6 jours, avec un jour de chevauchement. Sur la première partie, les planchers et la charpente ont été assemblés à l’aide d’une grue de levage. Sur la deuxième partie, sur lequel j’ai été placé, il fallait réaliser : la couverture en zinc ; le meuble ; les évacuations des eaux pluviales.
Une fois délivré, durant toute la période des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le pavillon a été exposé. Il a ensuite été démonter en septembre pour être acheminé vers le Parc des Romains à Strasbourg.