
Ascension et sensation
Circulation de l'air au R+1
Ce projet correspond au projet d’architecture du second semestre de ma deuxième année du cursus ingénieur architecture. J’étais accompagné d’une camarade de classe, j’en profite donc pour la remercier.
Le site d’intervention se situe au 1 rue Adèle Riton dans le quartier de la gare de Strasbourg. L'objectif de ce projet était d'appréhender la question de réhabilitation de l'existant afin de lui conférer des qualités en adéquation avec le contexte actuel. L'exercice a été pour nous de répondre à des problématiques sociales, thermiques, économiques, écologiques et esthétiques en accord aux enjeux actuels.

Alors que dans les villes le foncier se raréfie et que l’étalement urbain menace plus que jamais l’avenir de la planète, réhabiliter et surélever le bâti existant, tout en rendant cette densité agréable et attractive nous semblait primordial.
Notre site se trouve au nord du quartier de la gare. Il fait face à de nouveaux enjeux notamment par la densification partant depuis la place de Haguenau. Cela amène une nouvelle population qui se trouve en grande partie la journée dans des bureaux.
Lorsque l'on visite le quartier, on découvre que les étudiants ou les cadres n’ont pas de lieu ou de place pour se retrouver le midi. Ils mangent leur sandwich sur un trottoir faisant face à un espace de lavage pour voiture ne répondant plus forcément aux problématiques actuelles du quartier.
L’objectif était donc de créer un lieu de convivialité, dynamique et fédérateur pour tout le quartier où les gens peuvent se rencontrer et échanger.
Notre opération programmatique reconduit le centre zen actuellement présent, car faisant partie du patrimoine culturel de la ville depuis les années 80, et accueille une galerie restaurant ainsi que des logements.


Galerie restaurante
Maison Zen
Logements
Pour accueillir ces activités, nous tirons bénéfice des larges volumes offerts par l’entrepôt anciennement industriel en venant jouer dans la création de nos espaces avec la trame de poteaux régulière. Le vide est pleinement exploité et nous faisons en sorte de laisser pénétrer la lumière au maximum par un jeu de mezzanines.
De plus, en retirant la toiture légère du bâtiment, cela nous a permis de nous élever au-dessus de lui. En se servant de l’existant comme une enveloppe, nous venons coloniser celui-ci et nous placer en léger retrait par rapport aux façades existantes, afin de maintenir l’identité du bâtiment. Notre travail sur la volumétrie a été guidé par une volonté d’intégration au bâti environnant afin qu’il puisse reprendre la hauteur des immeubles voisins. Enfin en libérant l’espace dédié à l’éléphant bleu pour en faire une place publique, nous maintenons le concept de monumentalité du bâtiment par un grand retrait permettant d’admirer le projet. Notre intervention se veut simple, claire et lisible.
Ce sont deux volumes, l’un atteignant 17m de haut, l’autre 21m, séparé par un patio central. Ce dernier vient créer une respiration au sein du bâtiment. Il vient apporter air et lumière dans la profondeur de la parcelle.


Photographie 1 maquette 1:500
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Le dialogue que nous mettons en place entre toutes les activités se fait par le parcours. En effet, afin d’incarner au mieux ce programme, nous avons tenu à tisser des relations entre les activités afin de créer une émulation collective entre les logements, la galerie restaurante et le centre zen.
Pour favoriser ces rencontres, nous créons un parcours vertical sur 5 niveaux, invitant à l’élévation en prolongement de l’espace public vers le ciel. Cette déambulation à travers le bâti est permise par un escalier monumental au coeur du patio. Il suggère aux usagers de prendre le temps, de se perdre et de se retrouver, de faire des rencontres et de porter un regard neuf sur les anciens entrepôts. Il donne alors au patio un caractère exceptionnel, telle une parenthèse au sein du tumulte de la ville. Par sa double révolution il distingue par ses accès le visiteur de l’habitant tout en maintenant des frictions entre eux.
De bas en haut, le mélange des flux entre logements et activités dynamise le lieu et mêle successivement espaces privés, communs et publics pour finalement déboucher sur une terrasse panoramique en toiture. Cette terrasse, véritable aboutissement du parcours, offre un point de vue inédit sur le quartier.


En venant éclater les grosses activités par des points d'accroche orbitant autour du patio, le visiteur est invité à l'ascension. Nous retrouvons par exemple, une extension de la galerie restaurante vers un restaurant gastronomique au 3ème étage pour les personnes qui souhaitent prolonger leur expérience gustative. Ou bien un bar proche de la terrasse panoramique. De même pour la maison zen, où nous pouvons retrouver un coin de méditation au 2ème étage et l’atelier calligraphie au 3ème étage.
Enfin, les logements occupent des positions aux extrémités du bâtiment afin de les isoler du patio qui est le centre de vie du projet. Toujours dans l’idée de créer un lieu de partage et de socialisation, les appartements vont du studio au T4 avec une proportion égale entre petits et grands logements préservant ainsi la mixité sociale. Chaque logement bénéficie d’une hauteur sous plafond de 3 mètres et de loggias suffisamment grandes pour les rendre appropriables par les habitants.

R+3

R+4

Le parcours s’étend jusque sur la place publique. En effet, une partie de la place est aménagée grâce à un système de terrasses par des irrigations en plaque d’acier corten noir surélevées par rapport au sol. Elles permettent d’étendre les flux du bâtiments sur la place, et ainsi dynamiser le quartier. Les jeux de niveaux entre les différentes terrasses permettent une progression fluide entre l’espace de la rue et l’espace créé. Cet espace de respiration laissé public est ponctué de zones végétales en jachères qui continuent jusque sous les terrasses surélevées. permettant une perméabilité du sol plus grande que le revêtement actuel en asphalte. Cette matérialité se poursuit aussi sur la terrasse panoramique. Nos pontons et terrasses sont étudiées pour que les personnes qui désirent marquer une pause pour se restaurer par exemple aient la place pour s’asseoir au bord des pontons avec les pieds effleurant l’herbe haute sans déranger les flux.
RDC et son contexte
Pour la galerie restaurante, nous l’avons imaginé comme un parcours initiatique sur deux niveaux où la circulation doit être efficace pour répondre aux migrations pendulaires des heures de pointe. La création d’un flux circulaire s’ouvrant sur une entrée et une sortie et se poursuivant dans la distribution verticale par un large escalier permet de distinguer les personnes qui ont fini ou qui vont commencer à manger. Le concept culinaire s’inspire du street food, où chaque stand peut développer son ambiance. Cela mène alors à un mélange de culture immergeant le visiteur dans une ambiance vivante.

Etage supérieur de la galerie restaurante

Cellule de logement
Enfin pour les façades, la surélévation en ossature bois revêtu de bardage bois brûlé contraste avec l’existant, que l’on vient mettre à nu pour laisser apparaître la structure en béton avec des briques de remplissage. Les ouvertures disposent pour les logements de volets dépliants qui viennent animer la façade extérieure. D’autre part, les percements se font plus larges pour les activités et la façade donnant sur le patio pour attirer l’oeil du visiteur.

Ce projet, en créant un lieu dynamique qui vient faire signal au sein de quartier, se veut plus largement comme une amorce de ce à quoi pourrait ressembler la ville surélevée de demain. En mêlant public et privés, logement et activités, ville et nature, nous imaginons ainsi pour le reste de la rue, des lieux complémentaires, pour offrir à l'îlot du quartier de nouvelles perspectives.
