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tableau noir

Réemploi de briques - Etude de matérialité

Lors du séminaire de fin de semestre de la seconde année de mon cursus ingénieur-architecte, nous avons eu la chance d'expérimenter le réemploi de briques. Avec trois étudiants, nous nous en sommes servi pour en faire un pavement, un mur et un passage avec des percements. 

Le séminaire brique organisé par Laurent Reynes s’est déroulé à la briqueterie Lanter qui se situe sur la commune de Hochfelden au Nord Ouest de Strasbourg. Cette société familiale depuis quatre générations est aujourd’hui gérée par Bruno Lanter qui travaille comme il y a 125 ans grâce à son four Hoffman. Ce four est le dernier à être encore en activité en Alsace. Avec le temps, la briqueterie est devenue une référence en artisanat. 

Pour l'exercice, nous avons récupéré des briques considérées comme non conformes dans la casse. Et de cette non conformité nous en avons tiré leur charme. Elles se caractérisent par des variations de couleurs, de formes, et d'irrégularités. 

Dans un premier temps, nous avons réalisé un pavement. Cela nous a permis de découvrir le matériau sans se soucier des problèmes de structures. L'intérêt de travailler à l'échelle réelle est de pouvoir expérimenter sur place, on ne fait pas de croquis. Ce sont les briques qui leur empruntent la fonction. Ainsi on s'est amusé à créer des motifs au sol et à jouer sur la profondeur. Notre parement pourrait s'apparenter à ceux des aztèques par les formes géométriques : un carré avec des diagonales fortes.

Pour la seconde réalisation, par la courbe en demi-cercle, nous limitons le flambement du mur, et obtenons des murs de faibles épaisseurs : 20 cm. Le calepinage des briques se fait par une disposition en bataille, où le sens de bataille s’inverse d’une rangée à l’autre. Comme orientées par les tangentes du  demi-cercle,  elles renforcent l'effet de mouvement. Sur chaque niveau, un plateau de briques plates redonne de l'équilibre à la structure. Ce projet ne recherche pas les nuances de couleur mais la forme.

Enfin, la troisième réalisation s'organise en deux murs courbés l'un devant l'autre. Ils dégagent par leur torsion un passage marqué par l'arche. La faible épaisseur des voiles donnent de la légèreté au projet et laissent pénétrer la lumière par des percements. Cela leur confère le rôle et l'aspect d'un moucharabieh. Aspirant à l'intimité, ce seuil pourrait s'assimiler à ceux des traboules de Lyon.

Ces trois projets montrent qu'en construisant en brique, le nombre de combinaisons est infini. Chaque réalisation est unique. Le champ d'application est large puisque l'on peut travailler avec le calepinage, la profondeur, les formes géométriques, les motifs, la perspective, la couleur...

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